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dimanche 9 décembre 2007

les potiers de la vallée de katmandou

je vous propose cet article écrit par Corrine lachenal.
elle a vécu quelques années au Népal, et connaît bien ces potiers.
elle a voulu nous faire partager la vie des ces artisans.
belle lecture !

"Les membres du groupe ethnique newar de la communauté des potiers de Thimi, au Népal, portent tous le même nom : Prajapati. Dans la langue newari, cela signifie « potier ». Thimi est le centre d’activité des potiers depuis plusieurs centaines d’années, les traditions passant d’une génération à l’autre.
De loin la plus grande communauté de potiers du Népal, Thimi est composée de plusieurs milliers de familles de potiers avec environ 8000 membres impliqués dans un aspect ou l’autre de la poterie. Des objets de tous les styles sont produits par cette communauté, des objets de terre utilisés dans la vie quotidienne de la vallée de Katmandou et dans les collines bien au-delà de la vallée aussi.
Parmi ces objets particuliers aux traditions népalaises on trouve les statuaires hindoue et bouddhiste, l’architecture en terre cuite, les tuiles, les fours traditionnels et d’innombrables articles spécifiques. La liste est longue. Pots pour contenir l’eau et pour cuisiner, vases, objets de décoration ou fonctionnels de toutes les tailles.
La poterie ne reste pas longtemps dans les rues de Thimi et est demandée dans la vallée et dans les collines entourant celle-ci. En effet, la plupart des articles sont essentiels au quotidien et trouveront toujours preneurs autour de la vallée de Katmandou et bien plus loin aussi.
Alors que les rues sont partout recouvertes des objets en terre cuite qui attendent preneurs, le travail se fait, lui, hors des rues, dans les cours intérieures de Thimi. Ces cours sont les lieux de rendez-vous privilégiés de la communauté de potiers, derrière les bâtiments qui s’alignent le long des rues. Ceci s’applique à toutes les zones urbaines du Népal. Si les rues définissent les pâtés de maisons, chacune de celles-ci possède une cour intérieure. Alors que les rues servent à aller d’un point A à un point B, les cours intérieures sont les lieux de rencontre des familles et voisins. A Thimi, un grand nombre de ces cours sont consacrées à la production de poterie, que ce soit pour le traitement de la terre, la forme des objets, les finitions, le séchage ou la cuisson…

Les fours à cuisson de la poterie sont complètement différents de ceux utilisés en occident. Plutôt que des briques utilisées pour l’isolation lors de la cuisson, la poterie neware est prise dans la cendre.
La production de poterie est regroupée dans le four à cendres. Après avoir placé les objets sur le sol, le combustible composé de déchets agricoles est dispersé entre les pièces. Ce combustible consiste en paille de blé et de riz ainsi que tout autre type de déchet agricole provenant des fermes voisines.
Les pièces argileuses sont superposées, protégées par la paille. Ensuite, le haut et les côtés des fours newars sont recouverts d’une couverture de cendre. Celle-ci provient d’innombrables cuissons précédentes et fait 15 cm d’épaisseur. Cette couche de cendre est utilisée comme isolation externe pour les produits céramiques contenus à l’intérieur.
Après avoir été recouverts de cendres et avant d’allumer le feu, des trous sont pratiqués autour de la base du four et au sommet de celui-ci pour permettre à la fumée dégagée de s’infiltrer. Puis le combustible est allumé tout autour de la base. Le feu progresse et le combustible se consume, permettant à chaque pièce de cuire à leur propre rythme. Les esapces entre les pièces sont alors emplies des cendres qui retombent.
Les cendres des fours newars sont précieuses et constamment réutilisées. Elles sont donc conservées entre les cuissons. Des pots permettent à la cendre d’être stockée en attendant la prochaine cuisson.
Le feu va progresser environ 4 jours, temps nécessaire pour atteindre les 600 à 700° Celsius nécessaires à une cuisson correcte et une poterie résistante. La hauteur du four (1,5 mètre) diminue d’environ 10% au fur et à mesure de la combustion et les objets se contractent.
En occident, lorsque les fours sont ouverts, les contenues vidés, les cendres sont la plupart du temps considérées comme un déchet et jetées. Ce n’est pas le cas dans la tradition de la poterie neware. L’utilisation des déchets agricoles comme combustible est largement préférable à l’utilisation du bois. Cette utilisation responsable et respectueuse de l’environnement est remarquable. Comme ailleurs dans le monde, la deforestation est un vrai problème au Népal."

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